Les kumbhaka, ou suspensions respiratoires
Dernière mise à jour : 6 sept. 2021
La respiration est composée de 4 phases: inspiration / expiration que tout le monde peut facilement identifier. Mais entre les 2, se situe un mouvement parfois imperceptible de suspension du souffle. Un temps de plein ( après l'inspiration) ou de vide ( après l'expiration), dans lequel on est dans un état un peu particulier, en grande réceptivité lorsqu'on l'a apprivoisé.
Etymologie et symbolisme
Kumbha signifie cruche, vase, jarre.

Les poumons et par extension le corps, sont considérés comme un contenant qui peut se remplir et se vider. L’air inspiré et retenu permet à l’énergie vitale ( prana) de remplir le corps.
De cette immobilité, nait une respiration intérieure, sans doute celle que les taoïstes nomment la respiration embryonnaire.
Grâce à elle, nous rapporte-t-on des expériences où les yogis furent enterrés plusieurs jours dans un état proche de l’hibernation.
Dans la philosophie du yoga, on dit qu’en Kumbhaka, le prana porté par le souffle circule alors par le canal central. Les fonctions vitales opèrent en parfaite symbiose et non plus en dualité.
Cet état signe la chute de tout sens d’attachement, de dépendance, c’est la mort du « JE » et du « MOI ». On parle de l’art de mourir pendant qu’on est vivant!
Il y a 2 grandes familles de kumbhaka.
Sahita Kumbhaka est la suspension accompagnée. Elle accompagne un mouvement de la respiration. Elle se décompose en 2 formes:
- Bâhya Kumbhaka: suspension après l‘Expiration
- Antara Kumbhaka: suspension après l’Inspiration
Kevala Kumbhaka est la suspension isolée. C’est une suspension pure sans contrôle de l’Inspiration ou de l'Expiration. Elle accompagne les états de profonde méditation.
Ce qui se passe dans le corps pendant un kumbhaka
Au début, le corps a tendance à accélérer le rythme cardiaque.
Puis l’organisme se met à économiser le précieux oxygène. Les cellules pulmonaires essaient d’extraire l’air déjà présent dans les poumons.
Ce qui est assez remarquable dans les Kumbhaka, c’est qu’ils stimulent le centre spléno-constricteur: la rate se contracte et chasse les globules rouges qui y sont accumulées. En quelques minutes, le nombre de globules rouges s’élève quasi instantanément d’1 million.
Cet état est conservé plusieurs heures après la pratique.
L'effet des kumbhaka sur le corps est similaire à une cure d’altitude!

Comment pratiquer?
Nombreuses sont les pratiques mais retenons qu’il peut y avoir 2 grands rythmes:
sama vritti: les rythmes des mouvements de la respiration sont égaux entre eux
vishama vritti: les rythmes sont différents.
On essaiera de toujours garder la fluidité du souffle et de respecter une progression adaptée. Humilité et persévérance sont les principales qualités.
3 grandes directions selon l'effet recherché:
Langhana: quand lnspiration + Kumbhaka sont plus court que l'Expiration + Kumbhaka. L'effet est en principe l'apaisement. Cependant trop de volonté pour réaliser la technique peut nous entrainer à l'opposé!
Brumhana à l'inverse lorsque l'inspiration + le kumbhaka sont plus longs que l'expiration et le kumbhaka réunis pour aller vers une énergie dynamisante.
Samana quand les 2 grands mouvements sont équivalents: on recherche alors l'état d’équanimité.
Kumbhaka et Ménopause
D'une façon globale, une bonne respiration est conditionnée par l'état de nos poumons.
Les poumons (organe de l'automne) forment un émonctoire spécialisé et, éliminent les déchets gazeux, ainsi que les déchets solides issus de la pollution interne.
Pensez à vérifier votre alimentation si vous produisez beaucoup de mucus fluide set clairs; vous consommez peut-être trop de sucre, de graisse ou de farineux.
En période de ménopause il semble que des troubles respiratoires liés à la chute du taux d’oestrogènes soient plus fréquents.
Les oestrogènes auraient un rôle protecteur des fonctions respiratoires. Une étude de 2007 réalisée sur 1304 femmes a révélé une dégradation de la fonction pulmonaire et l’augmentation des symptômes respiratoires chez une majorité d’entre elles 6 mois après l'arrêt de leurs règles.
Outre le travail le concentration que le pranayama nous propose et qui semble très intéressant pour combattre des états de stress, travailler les kumbhaka nous permet d'allonger la respiration. Et une respiration calme, lente et profonde, favorise un état intérieur de paix.
